ANGELMONT GARNIER
Salésien de Don Bosco, prêtre
(8 mars 1911-8 avril 2000)
Angelmont
naît le 8 mars 1913, à St Coulomb, en France, proche de la région bretonne. Son
papa décède sur le front de l’Est, au cours de la première guerre mondiale de
1914-1918. Il laisse 4 enfants. Angelmont est le 3e. La maman meurt
bientôt, elle aussi, laissant Angelmont, « pupille de la nation »,
orphelin élevé par son grand-père paternel.
Il fait ses
études au petit séminaire de St Ilan, puis en 1932, entre au grand séminaire de
Rennes. Il y reste jusqu’en 1938, où, marqué par la lecture de la vie de Don
Bosco, écrite par le Père Auffray, il décide de faire son postulat chez les
salésiens. Mais c’est de nouveau la guerre, la « deuxième mondiale ».
Il est mobilisé en 1939, et fait prisonnier dès 1940. D’abord dans une ferme,
il se retrouve bientôt dans un « stalag », jusqu’à la libération en
1945. Comme beaucoup d’autres, il utilisera ce temps pour développer ses dons
artistiques, et réconforter ses compagnons. Tour à tour acteur, peintre de
décors, metteur en scène, créateur de très beaux textes, il sèmera la joie.
A son retour
en France, il fait son noviciat en 1945. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 1950. De 1951 à 1963, il est nommé
délégué national du Service Missionnaire des Jeunes à la Propagation de la Foi,
d’abord à Paris, puis à Lyon. Brillant communicateur, de 1964 à 1968, il se
retrouve responsable du Service Audiovisuel au Centre National de
l’Enseignement religieux (CNER)
En 1969, Mgr
ANGUILLE, archevêque de Libreville au
Gabon l’appelle pour lancer les émissions religieuses à Radio-Gabon. Sa
participation sera décisive pour établir cet apostolat dans cette région
africaine. Il y restera jusqu’en 1977. Rentré à Paris, il lui sera demandé de
traduire de l’italien la biographie de Don Bosco, de Teresio Bosco. Imprimée au
Cerf, grâce à son style coloré et plein d’entrain, elle aura un vif succès.
C’est alors,
que peu à peu, il va connaître les premières atteintes de la maladie
d’Alzheimer. Très affaibli, il quittera Paris pour Caen le 23 mai 1989
J’ai eu la
chance de le connaître dans la période qui a précédé son départ en Afrique.
J’étais alors à
Toulouse, à la paroisse St Aubin, aumônier de la JOC. Je montais régulièrement
à Paris pour une rencontre mensuelle avec les aumôniers jocistes des grandes
villes. Un jour, trouvant Angelmont, à la table de la Maison
Provinciale, je lui
demande de me conseiller pour aller voir un film. Il me répond : «
Ce n’est pas unfilm qu’il faut aller voir quand tu es à Paris. Il faut aller à
la Comédie française. Tu verras du beau théâtre ! » Et le Père Le
Boulch, qui était le Provincial, me dit : « Ecoute-le ! Il
connaît le meilleur de notre culture ! » Ce soir-là, grâce à
lui, j’ai « vu jouer» pour la première fois de la
bellelittérature française. Quelques mois plus
tard, il me disait : « As-tu un programme ce
soir ? Vas voir la pièce sur Pie XII ! » Il s’agissait du
spectacle de Hocchut intitulé « Le Vicaire ». Le mensonge sur le
« Silence de Pie XII qui laissait massacrer les juifs » allait
enflammer les médias.
Mgr Pierre Pican
présida ses obsèques en l’église St André à Caen. Dans son homélie, il eut
cette très belle phrase : « Nous devons pouvoir reconnaître,
nous qui l’avons assez bien connu, que cette créativité ne s’est jamais
retournée pour son service, son profit, sa promotion, son faire-valoir.
C’était au service de l’autre…Jésus-Christ lui-même. »
Jean Baptiste Beraud, sdb
alias Pierre JARRET