ETTY
HILLESUM
Juive hollandaise décédée à AUSCHWITZ
en 1943
« Oui,
la détresse est grande, et pourtant il m’arrive souvent,
le soir, quand le jour
écoulé a sombré derrière moi dans les
profondeurs, de longer d’un pas souple
les barbelés, et
toujours je sens monter en mon cœur – je n’y puis rien, c’est
ainsi, cela vient d’une force élémentaire – la même
incantation : la vie
est une chose merveilleuse et grande.
Après la guerre, nous aurons à construire
un monde
entièrement nouveau, et, à chaque nouvelle exaction, à
chaque nouvelle
cruauté, nous devrons opposer un petit
supplément d’amour et de bonté à
conquérir sur nous-mêmes.
Nous avons
le droit de souffrir mais non de succomber à la
souffrance. Et si nous
survivons à cette époque, indemnes de
corps et d’âme, d’âme surtout, sans
amertume, sans haine,
nous aurons aussi notre mot à dire après la guerre. »
( Extrait d’
« Une vie bouleversée », suivi
de « Lettres de
Westerbork, Journal 1941-1943 » d’Etty Hillesum
)
(Points, 361p. 21 eu)
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