CAMEROUN
Les droits humains en milieu carcéral
JADE organise régulièrement des reportages sur la situation des prisons au Cameroun.
Situation navrante à la prison de New-Bell (Douala)
Des adultes logés au quartier des mineurs
Depuis le 3 septembre, le quartier des
mineurs de la prison de New-Bell à Douala accueille 66 prisonniers adultes. Une
situation provisoire, selon la direction, mais qui perturbe la vie des jeunes
détenus.
L’incendie de
la cellule 20 et de la cellule spéciale 18 a pris de court les autorités
pénitentiaires de New-Bell. Les prisonniers qui y logeaient, parmi lesquels
d’anciens dirigeants d’entreprises publiques et parapubliques, un magistrat
municipal et deux avocats – pour ne citer que ces personnalités - ont été
transférés dans le quartier des mineurs, le 3 septembre dernier.
Une mesure
d’urgence, précise la direction de la prison qui promet la reconstruction des
cellules dévastées, et, dans la foulée, reparle de la construction d’une grande
prison d’environ 5 000 places, afin d’en finir avec une situation bien connue à
Douala : initialement construite pour accueillir 850 détenus, l’actuelle prison
en loge plus de 3 500. Bien que provisoire, ce relogement d’adultes dans un
quartier réservé aux mineurs contrevient aux règles minima de détention des
Nations Unies qui recommandent une parfaite séparation entre les différentes
catégories de détenus, notamment entre les jeunes et les adultes.
Il remet en
cause également tout un programme mis en place en faveur des mineurs
prisonniers. Les 14 prisonniers, âgés de 15 à 18 ans, de cette cellule
affirmaient avant l’arrivée des adultes, se sentir à l’aise dans leur quartier,
ayant accès à la télévision qui diffuse des programmes des chaines locales et
étrangères ; bénéficiant de l’eau courante et de l’électricité. Ils respectaient
par ailleurs un programme de nettoyage de leurs cellules, affiché sur le mur
derrière l’écran de télévision.
" C’est la
catastrophe "
Mais ce cadre,
malgré tout exigu, pourra-t-il supporter l’afflux d’un effectif supplémentaire
de 66 détenus? Le " salon ", par exemple, qui mesure environ 3,5 m de long et 3
m de large, sert à la fois de lieu de réception, de classe d’étude et d’atelier
de tissage pour les mineurs qui fabriquent des chapeaux et des sacs, sous la
coordination d’un détenu adulte et maître mineur.
Me Emmanuel
Abessolo, avocat au barreau du Cameroun, condamné dans l’affaire Etat du
Cameroun et Port autonome de Douala contre les anciens responsables de cette
société parapublique, n’apprécie pas cette promiscuité. "C’est la
catastrophe. Certes nous occupons un côté de la cellule, mais pendant que vous y
êtes, des enfants y font des études ", a-t-il regretté, lors de notre brève
entrevue le 4 septembre.
Dans les
dortoirs, des seaux, le couvert sont posés en-dessous du lit. Faute d’espace,
les mineurs occupant l’étage supérieur disposent ces ustensiles sur le lit.
Ainsi le quartier des mineurs de New-Bell, réputé pour être bien tenu, est
devenu, en l’espace de quelques semaines, une geôle inconfortable. " Leurs
conditions de détention sont des plus inhumaines ", a même commenté Me
Charles Tchakounté Patié, lors de la visite rendu par le barreau des avocats aux
détenus le 4 septembre.
Théodore Tchopa (JADE)
Les articles sont produits avec l'aide
financière de l'Union Européenne. Le contenu de ces articles relève de la seule
responsabilité de JADE Cameroun et ne peut en aucun cas être considéré comme
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Européenne.
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Etienne TASSE
JADE (Journalistes en Afrique pour le Développement) Cameroun
BP 3053 Douala Cameroun
Tel. : (237) 79 85 05 56 / 77 78 59 70www.jadecameroun.com
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LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"
Au moment où les 16000 salésiens de Don Bosco, les 15000 religieuses salésiennes, et la vaste Famille salésienne, se préparent à célébrer sur tous les continents, les 200 ans de la naissance de leur fondateur (1815-2015), ils se souviennent en ce temps d'anniversaire, de l'intense admiration qu'avait soulevée l'action du saint prêtre de Turin (Italie), dans son action auprès des jeunes prisonniers. Tous gardent en mémoire le geste du Ministre de l'Intérieur, Urbano Rattazzi, accordant exceptionnellement à Don Bosco la permission de les faire sortir en promenade toute une journée. Reconnu comme assez peu favorable à l'Eglise, cet homme politique, à une époque où l'Italie était en pleine transformation, savait apprécier de telles valeurs éducatives qui ne pouvaient lui être habituelles.
"L'Eglise sait aussi conseiller les Etats !" ne cesse de répéter Benoît XVI..
Jean Baptiste Beraud, sdb
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