GUINEE EQUATORIALE
Biens mal acquis:
la Guinée équatoriale
attaque la France en justice
La Guinée équatoriale attaque la France devant la Cour internationale de
Justice pour violation du droit international, accusant Paris d'avoir bafoué
dans l'affaire des «biens mal acquis» l'immunité pénale de hauts dignitaires
équato-guinéens et de ses locaux diplomatiques.
« La République de Guinée équatoriale a saisi la plus haute juridiction
mondiale afin d'interdire toute ingérence de la France dans les affaires
équato-guinéennes et obliger la France à arrêter toutes les poursuites et toute
enquête à l'encontre de ses plus hauts dignitaires », a annoncé mercredi
26 septembre Me Olivier Metzner, en déposant une requête en ce sens
devant la Cour internationale de justice (CIJ). La Guinée « nie tout
règlement de comptes politique et demande seulement la stricte application du
droit international », a-t-il ajouté.
Deux juges d'instruction français, Roger le Loire et René Grouman, mènent
une enquête pour détournements de fonds publics étrangers, relative au
patrimoine de chefs d'Etat africains en France. En juillet, ils avaient délivré
un mandat d'arrêt contre le fils du président équato-guinéen Teodoro Obiang
Nguema, après une spectaculaire saisie en février dans un somptueux hôtel
particulier parisien évalué à 500 millions d'euros, affecté selon la Guinée à
sa mission diplomatique. Quelque 200 m3 de biens avaient été saisis,
pour l'essentiel des meubles et objets de valeur.
La Guinée avait déjà
contesté la légalité de ces poursuites, exprimant sa « totale indignation »,
s'estimant victime d'une « illégitime persécution ». Dans sa requête
déposée mardi 25 septembre au greffe de la Cour, le pays accuse Paris de
violation du principe de non-ingérence, « en s'attribuant unilatéralement la
compétence d'ouvrir une enquête pénale ayant pour objet de rechercher quel
usage cet Etat fait de ses fonds ». La France, en se faisant « juge du
fonctionnement d'un autre état », viole, selon lui, le principe d'égalité
entre les états membres de l'ONU.
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