dimanche 4 août 2013

EEGLISE


LA FRANCE ET SA LAICITE


Le 5 avril 2013, Mr François Hollande trace sa "feuille de route"  à l'Observatoire de la laïcité, qu'il a constitué en vue de légiférer.
Il déclare: "En 1905, la laïcité était simplement la séparation de l'Etat et des cultes. Aujourd'hui, elle est une frontière entre ce qui relève de l'intime, qui doit être protégé, et ce qui appartient à la sphère publique qui doit être protégé, et ce qui appartient à la sphère publique qui doit être préservée."


LE REGARD DE "MONDEACONSTRUIRE"

Ce texte est dangereux.. Etudié sur la Croix du 5 juillet 2013, par Christine Delphy, directrice de recherches en sociologie  au CNRS, et Raphaêl Liogier, professeur à Science-Po à Aix-en-Provence, nous découvrons que différents gouvernements précédents, tels que ceux de Chirac, Sarkozy, se sont attaqués ainsi à supprimer des réunions en "visant spécialement les  musulmans".
Mais disent les auteurs de l'article: "Permettre la liberté de conscience et d'expression seulement en privé revient à l'abolir. Car c'est en public qu'elle a besoin d'être protégé"

Monsieur Hollande, votre texte m'a rappelé immédiatement l'appel du Cardinal Silva, Archevêque de Santiago du Chili, quelques jours après le coup d'Etat du Général Pinochet le 11 septembre 1973 ( Ndlr. 40 ans cette année). Le  nouveau Chef d'Etat lançait au  soir de cette première semaine sanglante et trop lourde d'arrestations:  "Toutes les réunions sont interdites, de quelque organisation que ce soit!"
Le Cardinal Silva perçut tout de suite la menace. Rapidement, il convoqua toutes les radios possibles et répondit avec netteté: "Jamais aucun gouvernement nous a demandé cela. Nous ne le ferons pas. Je demande immédiatement à tous les prêtres d'ouvrir toutes les salles et les églises à leur disposition pour que puissent se réunir tous ceux qui le voudront. Nous ne leur demanderons ni leur carte d'identité, ni leur extrait de baptême"
Le dimanche suivant, jésuites, dominicains et autres faisaient le plein dans toutes leurs  maisons  d'accueil pour des causeries ou conférences. Les rencontres  des partis et syndicats se poursuivaient.
Serait-ce que nous assistons aujourd'hui, comme le disent les auteurs de cet article "à une  dérive autoritaire, à une  sorte de  totalitarisme en pente douce." ?

                                                    Pierre Jarret

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