GABON
DON BOSCO 50 ANS (1964 -2014)
Ils nous ont précédés
ANGELMONT GARNIER
Salésien de Don Bosco, prêtre
(8 mars 1911-8 avril 2000)
Angelmont
naît le 8 mars 1913, à St Coulomb, en France, près de la région bretonne. Son
papa décède sur le front de l’Est, au cours de la première guerre mondiale de
1914-1918, laissant 4 enfants. Angelmont
est le 3e. La maman meurt bientôt, elle aussi. Angelmont, orphelin
élevé par son grand-père paternel devient « pupille de la nation »,
Il fait ses
études au petit séminaire de St Ilan, puis en 1932, entre au grand séminaire de
Rennes. Il y reste jusqu’en 1938, où, marqué par la lecture de la vie de Don
Bosco, écrite par le Père Auffray, il décide de faire son postulat chez les
salésiens. Mais c’est de nouveau la guerre, la « deuxième mondiale ».
Il est mobilisé en 1939, et fait prisonnier dès 1940. D’abord dans une ferme,
il se retrouve bientôt dans un « stalag », jusqu’à la libération en
1945. Comme beaucoup d’autres, il utilisera ce temps pour développer ses dons
artistiques, et réconforter ses compagnons. Tour à tour acteur, peintre de
décors, metteur en scène, créateur de très beaux textes, il sèmera la joie.
A son retour
en France, il fait son noviciat en 1945. Il est ordonné prêtre le 1er juillet 1950. De 1951 à 1963, il est nommé
délégué national du Service Missionnaire des Jeunes à la Propagation de la Foi,
d’abord à Paris, puis à Lyon. Brillant communicateur, de 1964 à 1968, il se
retrouve responsable du Service Audiovisuel au Centre National de
l’Enseignement religieux (CNER)
Avec Emile
Bourdon, sdb, il rédige « Jeunesse et Missions », haut en couleurs,
riche de faits et de réflexion. A l’unanimité, les diocèses abonnent les
jeunes. En 1969, Mgr ANGUILLE,
archevêque de Libreville au Gabon
l’appelle pour lancer les émissions religieuses à Radio-Gabon. Sa participation
sera décisive pour établir cet apostolat dans cette région africaine. Il y
restera jusqu’en 1977. Rentré à Paris, il lui sera demandé de traduire de
l’italien la biographie de Don Bosco, de Teresio Bosco. Imprimée au Cerf, grâce
à son style coloré et plein d’entrain, elle aura un vif succès.
C’est alors,
que peu à peu, il va connaître les
premières atteintes de la maladie
d’Alzheimer.
Très affaibli, il quittera Paris pour Caen le 23 mai
1989
J’ai eu la
chance de le connaître dans la période
qui a précédé son départ en Afrique.
J’étais
alors à Toulouse, à la paroisse St Aubin,
aumônier de la JOC. Je montais
régulièrement à
Paris pour une rencontre mensuelle avec les
aumôniers jocistes
des grandes villes. Un jour,
trouvant Angelmont, à la table de la Maison
Provinciale, je lui demande de me conseiller pour
aller voir un film. Il
me répond : « Ce n’est pas un
film qu’il faut aller voir quand tu es à Paris. Il faut
aller à la Comédie française.
Tu verras du beau
théâtre ! » Et le Père Le Boulch, qui était le
Provincial, me dit : « Ecoute-le ! Il connaît le
meilleur de
notre culture ! » Ce soir-là, grâce à lui,
j’ai « vu jouer»
pour la première fois de la belle
littérature française. Quelques mois plus tard, il
me disait : « As-tu un
programme ce soir ? Vas
voir la pièce sur Pie XII ! » Il s’agissait
du
spectacle de Hocchut intitulé « Le Vicaire ». Le
mensonge sur le « Silence
de Pie XII qui laissait
massacrer les juifs » allait enflammer les médias.
Mgr Pierre
Pican présida ses obsèques en l’église
St André à Caen. Dans son homélie, il
eut cette
très belle phrase : « Nous devons pouvoir
reconnaître, nous
qui l’avons assez bien connu,
que cette créativité ne s’est jamais retournée
pour son service, son profit, sa promotion, son
faire-valoir. C’était au
service de l’autre…Jésus-
Christ lui-même. »
Jean Baptiste Beraud, sdb
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