un bienheureux
pour "nos frères humiliés"
Le cardinal Angelo Amato participera à la
cérémonie de béatification de Mgr Flavien Michel Melki, martyr syro-catholique du
génocide assyrien.
Rome, 27 août 2015 (ZENIT.org)
est « un message du pape François à tous les
chrétiens, en particulier à ceux qui sont
persécutés au Moyen-Orient, pour continuer à
espérer dans le Seigneur et avoir la foi solide »,
a dit le cardinal Angelo Amato, préfet de la
Congrégation pour les causes des saints.
Il participera à la cérémonie de béatification
de l'évêque syro-catholique, samedi prochain 29
août, à Harissa, au Liban, annonce Radio Vatican.
« C’est un don pour sensibiliser le monde à la
valeur humaine et chrétienne de ce héros du Christ… et donner du courage et de l'espoir aux
frères humiliés et offensés par les oppresseurs
d'aujourd'hui », a déclaré Mgr Amato.
Il a parlé de Mgr Flavien Michel Melki martyrisé
il y a cent ans, durant les persécutions de l'Empire ottoman, à la lumière des nouvelles
persécutions contre les chrétiens au
Moyen-Orient. « Aujourd'hui, comme il y a cent
ans, l'obscurité est tombée dans de nombreux
pays de l'ancienne civilisation chrétienne, a-t-il
dit. Les fidèles sont discriminés, persécutés,
expulsés, tués ».
C’est pourquoi la béatification de Mgr Flavien
Michel Melki est si importante aujourd’hui. « Les chrétiens au Moyen-Orient ont besoin de
la solidarité, de la prière et de notre présence
concrète », a souligné Mgr Amato.
Flavien Michel Melki est né en 1858 dans un
petit village près de Mardin (Turquie) dans une famille appartenant à l'Église monophysite
syrienne orthodoxe (également appelée jacobite).
Envoyé à l’âge de 10 ans au monastère de
Zaafarane, résidence du Patriarcat orthodoxe,
pour ses études, il y est resté pendant 10 ans.
À 20 ans, il a été ordonné diacre et est devenu
bibliothécaire du monastère. Pendant ce temps,
il a pris la décision d'adhérer au catholicisme.
À 21 ans, malgré l'opposition de ses parents et
les pressions des moines du monastère, il choisit
le catholicisme en se rendant immédiatement au
Liban, au Patriarcat catholique, pour continuer
sa formation et devenir prêtre.
Après son ordination, le 13 mai 1883, Flavien
Michel Melki a été nommé professeur du séminaire de Mardin et missionnaire dans les
villages orthodoxes syriens et russes pour aider
les familles catholiques qui vivaient dans ces
endroits. Ensuite, il a été nommé vicaire
patriarcal et plus tard évêque de Djezireh, région
syrienne à la frontière entre l'Irak et la Turquie.
Son activité sacerdotale a été centrée sur la
formation des prêtres qui avaient quitté le
jacobinisme, la réparation de nombreuses églises
détruites et la construction de nouvelles.
Son martyre, qui eut lieu le 29 août 1915 à
Djezireh-ibn-Omar en Turquie, est inscrit dans un contexte de persécutions musulmanes qui
avaient provoqué l'extermination des Arméniens
et le massacre des autres minorités chrétiennes.
Lors de son arrestation, un de ses amis
musulmans nommé Osman lui offrit la chance
de se sauver, mais Mgr Flavien Michel Melki
refusa en disant que cela s’opposait à sa foi et à
son « devoir de berger ».
Mgr Flavien Michel a été tué et son corps a été
jeté comme ceux des autres fidèles dans les eaux
de la rivière Tigre.